Le Parti travailliste pour l’indépendance en 2014
En ce début de campagne des élections provinciales, le Parti travailliste affiche une position radicale, dans la lignée de son engagement. « Nous sommes prêts pour l’indépendance en 2014 ! » La démarcation est affichée, le Parti travailliste vante sa carte radicale. Au sortir de son premier congrès posé durant trois jours à la salle des sports de Rivière-Salée, une motion de politique générale expose la revendication d’une « pleine souveraineté du pays », une indépendance « actée en 2014 ». Le président nouvellement élu, Louis Kotra Uregei, et ses camarades ont même pensé au « drapeau de Kanaky qui reste le drapeau national », le mouvement devant dévoiler bientôt par ailleurs ses propres étendard et logo. Pour atteindre cet objectif séparatiste, un projet de société achevé dans quelque temps peut, selon les troupes, séduire au-delà des frontières du mouvement, et surtout « démystifier le terme » d’indépendance. La campagne des provinciales est farouchement lancée, le message fort est crié, le Parti travailliste partant seul en liste constituée « dans les trois provinces. Voilà le principe de base », indique Alphonse Pujapujane, secrétaire général chargé de la coordination. « Dans le Sud, nous restons ensuite ouverts aux discussions sur des possibilités de convergence. » Un constat est avancé au parti : « La notion du kanak au centre du dispositif a trouvé ses limites ». Car sont pointées la non-application de l’accord de Nouméa ou encore l’attente forte sur le concept d’emploi local, sur le principe de rééquilibrage... Ainsi, comme le note un militant engagé dans le bureau politique, « l’indépendance se prend maintenant ». Est ici appliquée une stricte lecture de l’article 217 de la loi organique de 1999 : dans le texte, est notifiée « la consultation », ou référendum, « organisée au cours du mandat du Congrès qui commencera en 2014 ». Nulle crainte, remarque Louis Kotra Uregei, « nous sommes prêts pour l’indépendance en 2014 ! » L’idée est même « absolument » réalisable. « Le drapeau de Kanaky reste le drapeau national » Autrement dit, le pays est capable de vivre de ses ressources, et les compétences transférées peuvent être adaptées à la localité et soutenues. La recherche d’un « développement innovant, socialement et écologiquement responsable », a été signifiée lors du premier congrès. Conscient d’une certaine inquiétude « des non kanak » devant ce fond radical de la motion, le dernier parti venu dans le décor politique compte « aller vers les gens pour informer », « expliquer » le bien-fondé du vœu fort... à l’aube des échéances de 2009. Indéniablement, le Parti travailliste veut ici séduire, par cette position franche, une frange du groupe FLNKS. Ce clan décidé à voir une indépendance immédiate. Or le Front a besoin de tous ses militants pour gagner des sièges, notamment dans le Sud. Ces attitudes des uns et des autres donneront assurément lieu à quelques séances d’explications à la tribune. |