Mon regard sur la décolonisation calédonienne

Publié le par kanakystyle

La ré-inscription de la Nouvelle-Calédonie sur la liste des pays à décoloniser.....Mon opinion sur le sujet  que je partagai à un camarade  lors d'une correspondance.



Bonsoir XXXX, je te partage mon ressentiment.

 

La ré-inscription de la Nouvelle-Calédonie sur la liste des pays à décoloniser s’est faite en 1986 devant l'Assemblée Générale des Nations Unies grâce au soutien de nombreux pays membres du mouvement des pays non alignés et des pays frères du pacifique( fer de lance). Mais aussi grâce au lobying dans las années 70 de leaders comme Edmond Nikiriai, Yann Celenei Uregei qui ont déposé des constitutions et obtenu des audiences auprès de responsables Onusiens.

 

Pour moi cela nous as permis d’avoir une reconnaissance internationale en tant que mouvement de libération (FLNKS) et de pouvoir établir de nombreux soutiens de la communauté international au peuple Kanak grâce à la tribune de l’ONU. Dès que nous avons été suivis par cette instance je crois que l’état français a du opter pour une stratégie beaucoup moins répressive à l’époque dans sa colonie et plus et à être enclin au dialogue.

 

Si on prend en compte L’accord de Matignon en 1988 qui a apporté ensuite la paix civile, puis l’accord de Nouméa en 1998 un véritable processus de décolonisation. Sans oublier le fait que L’accord de Nouméa est suivi de près par l’ONU et par la France comme possible exemple de décolonisation réussie pour d’autres pays.

Je le ressens comme une fierté car si on arrive au terme de cette accord en tant que pays indépendant, de nombreux autres peuples prendront exemple sur la lutte du FLNKS et aussi sur l’effort du peuple kanak de vouloir construire un pays multiculturelle avec d’autres communautés.

Pour en revenir à liste des pays à décoloniser Je pense que c’est par cette intermédiaire également que nous avons pu intégrer la commission des peuples autochtones ou aider une forte implication de notre part.

Cette commission des peuples autochtones nous permet aussi d’être en lien étroit avec des rapporteurs de l’ONU et d’établir des liens avec d’autres peuples colonisés. C’est un autre outil de lutte très intéressant et extrêmement efficace pour garder un contact avec les coulisses de la l’ONU. Apparemment, de part le retour d’expérience de ceux qui y participent c’est le meilleur moyen d’établir un réseau de soutien international car entre 2 réunions ils rencontrent des diplomates de manière informel autour d’un café ou d’un sandwich au bar.

 

En 2010 a eu le séminaire de la commission des pays à décoloniser à Nouméa mais j’ai ressentie cela comme quelque chose d’extrêmement formel. Il y avait même un sitting de protestation juste devant pour permettre à la Polynésie de rencontrer des officiels. Cependant le FLNKS n’ayant plus la même santé politique que dans les années 80, c’était assez comique car certain leaders kanak critiquait la forme du déroulement de ce séminaire alors que d’autres y faisaient du zèle à l’intérieur. Il faut quand même garder à l’esprit que dans ce comité sont également présent des nations anciennement coloniser qui aujourd’hui exercent une colonisation contre d’autres peuples. Je pense au Sahara occidental sous domination du Maroc membre de la commission, tout comme l’Indonésie ou des plaintes d’ONG pour entraves aux droits de l’homme en West Papua ne cessent de circuler.

 

Mais pour être honnête je pense qu’aujourd’hui bien peu de kanak ne savent réellement si ce comité de décolonisation nous sert à quelque chose. Les temps ont changés et de nos jours c’est plus la place qu’occupe les kanak au jour le jour dans son propre pays qui nous importe. Je pense au travail pour les locaux diplômés, à la cherté de la vie, au peu de logement, à la forte immigration européenne qui créait des déséquilibres…Des sujets du quotidien simplement.

A mon humble avis la ré-inscription sur la liste des peuples à décoloniser est le fruit d’une stratégie politique nécessaire et elle doit être utilisé d’avantage dans une orientation de lutte de libération que dans un soucis de paraitre bonne élève face à l’état français et à l’ONU. Je crois que c’est un excellent moyen d’assoir une crédibilité face à la communauté internationale.

 

Voilà XXXX, bon courage dans la lutte et gardons espoir,

 

Yoan BOEWA

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H
<br /> <br /> Mauruuru Freedom Kanaky pour ton témoignage et ton analyse. La réinscription de la "Polynésie" sur la liste des pays à décoloniser se pose à tous aujourd'hui. Nous vivons de nouveau un énième<br /> remodelage de la loi électorale par l'ETAT pour favoriser ses pions localement sous couvert médiatique d'une nouvelle recette de "stabilité" concoctée, décidée et votée à 20 000 km de chez<br /> nous.  C'est encore l'accouchement d'une inégalité recherchée entre maohi vivant dans le même Fenua. La voix d'un habitant de tel archipel ou section électorale vaudra plus ou moins que<br /> celle d'un autre.<br /> <br /> <br /> Qu'est-ce qui fait que nous sommes encore un peuple colonisé en 2011 alors que nous sommes "autonomes" ? Cette question est pour certains incongrue car prendre conscience que l'ETAT français nous<br /> manipule à son profit les effraie. "L'autonomie" que l'on vit et que l'on nous a inculqué depuis des décennies est une création purement franco-française. Au niveau international, l'autnomie<br /> c'est la pleine souveraineté d'un peuple dans son pays...La pédagogie de nos droits et devoirs est à présent une nécessité et l'expérience Kanak est un enrichissement. Nous n'avons certainement<br /> pas les mêmes atouts économiques ou autres ni les mêmes faiblesses (quoi que !) mais nous sommes sur le même océan pays et sur la même pirogue qui nous réuni... Bonne continuation à toi et à vous<br /> tous<br /> <br /> <br /> <br />
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